Nous avons eu quelques tensions avec ma sœur, liées à des incompréhensions. Nos points de vue étaient partagés, le ton est monté. Nous l’avons toutes les deux mal vécu.
L’être humain est bien complexe. Chacun grandit avec ses expériences, sa compréhension de la vie, ses doutes, ses peurs. Parfois, certaines de nos constructions mentales sont en dissonances avec celles de l’autre.
Nous ne nous comprenons pas et c’est là que nous pouvons nous faire du mal.
Au bout de plusieurs jours, j’ai appelé ma sœur.
Je lui ai fait mes excuses.
C’est hyper dur pour moi si je sens qu’une personne m’en veut. Dans cet échange, ma sœur m’a dit que :
j’étais tout le temps dans la bienveillance et que là, ça n’était pas le cas.
Cela m’a énormément blessé. Ces mots ont résonné dans ma tête pendant plusieurs jours.
Lors d’un moment de méditation, j’ai eu une révélation. (rien que ça)
Je lis et j’écoute beaucoup d’auteurs qui sont dans la spiritualité.
Ces personnes ont des jolies paroles comme je peux en avoir moi-même.
D’ailleurs, beaucoup de mes réflexions découlent des pensées de Frédéric Lenoir. Il m’a énormément aidé à calmer certaines de mes angoisses.
Je me suis rendue compte que j’étais très exigeante envers les personnes qui ont ces discours sur la sagesse et l’amour de l’autre.
Il m’aura fallu cette expérience avec ma sœur pour comprendre que nous pouvons « tendre vers » mais qu’en tant qu’être humain, nous ne pourrons jamais être parfait. (A moins peut-être de partir seul dans la montagne élever des moutons ^-^)
C’est souvent en vivant les expériences que nous pouvons comprendre les autres et se dire que nous n’étions pas dans la justesse de nos pensées.
J’ai d’ailleurs un autre exemple.
Je passais beaucoup de mes été chez ma sœur car je travaillais à côté.
Nous nous étions fâchées car elle me faisait beaucoup de reproches alors que j’avais l’impression de passer mon temps à m’occuper des enfants et à l’aider. C’était aussi une période où je n’allais pas bien, et je devais certainement être très égocentrée.
Nous nous étions dit les choses, en restant chacune sur nos positions, puis nous sommes passées à autre chose.
Quelques années plus tard, j’ai eu mon premier enfant… A ce moment-là, j’ai pris la mesure de ce que ma sœur avait vécu.
J’étais au bout de ma vie avec un seul enfant… A l’époque, elle en avait 4 à gérer, dont des jumelles.
Je lui ai fait mes plus plates excuses quand j’ai compris ça.
C’est terrible, car quand on est en désaccord, nous réagissons selon notre point de vue unique.
En vivant l’expérience de l’autre, on le comprend et nous ne pouvons plus être en colère.
Dans cette expérience, je n’étais pas la seule fautive.
Au final j’étais en grande dépression, j’avais une maladie non reconnue.
Je me débattais sans arrêt comme quelqu’un en pleine tempête qui essaierait de ne pas se noyer.
Nos deux points de vue étaient entendables, il n’y avait pas à se disputer… Juste à se comprendre.
Malgré ces expériences, ma colère envers mon père et mes anciens patrons est toujours aussi présente.
Peut-être que si je vivais leur vie, je pourrais avoir leur point de vue pour que ma rancœur s’estompe.
Mais nos limites humaines ne nous en donnent pas la possibilité et je ne suis pas Jésus ou mère Thérésa, je vis avec mes amertumes.
J’espère que je pourrais m’en débarrasser un jour, car j’ai conscience que c’est nous qui souffrons le plus en ayant des pensées négatives envers d’autres.
Il y aurait certainement moins de guerre si nous pouvions vivre en instantanée notre vie et celle des autres.
Donc je te remercie grande sœur, car tu me fais toujours évoluer dans le bon sens.
Je t’aime.